Evasion Rando
Un chemin vers les sens
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A propos de l’Auteur
Damien Guyot
http://evasion.rando38.free.fr
Mis à jour le: 26/06/2016
Sommaire
Récit de mes Ascensions les plus marquantes (Page 2/2)
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L’Aiguille du Goléon (3427m) 16/08/2014 et 17/08/2014 Massif des Arves Sans conteste, l’une des plus belles randonnées que j’ai eu l’occasion de faire. Longtemps observé de loin, c’est en ce mois d’août 2014 que je signe mon entrée dans le massif des Arves. Même si c’est pour approcher au plus près l’une des plus belles trinités des Alpes, à savoir les Aiguilles d’Arves, j’ai comme objectif premier de contempler un lever de soleil sur la Barre des Ecrins, l’un des rares 4000m des Alpes françaises, si on omet le massif du Mont Blanc bien sûr ! L’Aiguille du Goléon offre un superbe promontoire sur le massif des Ecrins. En route donc pour Valfroide, point de départ de mon périple. Je commence à marcher vers 16h30 / 17h, heure à laquelle je croise tous les randonneurs partis profiter du soleil au lac du Goléon, très facile d’accès. Le spectacle est déjà magnifique. Je monte face à la Meije et au Râteau, qui pour l’instant se drapent d’une épaisse couche de nuages, mais ça ne va pas durer ! Arrivé au lac et au refuge du Goléon, il est 18h. L’endroit a été déserté par les randonneurs et touristes venus profiter de cette belle journée. Je m’engage dans le grand vallon de Maurian en le remontant sur sa rive droite. J’aperçois d’étranges inscriptions à perte de vue dans tout le vallon, des inscriptions dessinées avec des pierres. L’une date de 1996. Chaque randonneur a laissé une inscription personnelle ou en hommage au lieu. Je continue ma route et arrive maintenant à l’abri Carraud, ancien refuge du Goléon idéalement situé à mi-course pour gravir cette aiguille. Nous sommes bien loin du confort du nouveau refuge flambant neuf que j’ai croisé au lac du Goléon. J’établis mon campement peu de temps après l’abri Carraud, derrière un gros rocher. Il est 19h, le campement est installé, le jour commence déjà à décliner dans le vallon et les nuages chutent littéralement le long des sommets en se désagrégeant. L’endroit est paradisiaque. Je me trouve au pied de l’Aiguille d’Argentière avec une vue sur l’Aiguille orientale de la Saussaz au nord, la Pointe Salvador, les Aiguilles d’Arves et toute la crête des Lauzettes jusqu’au Pic des 3 Evêchés au Sud. Le coucher de soleil sur ces 3000m est fabuleux. J’aurai un troupeau de moutons pour me tenir compagnie cette nuit. Heureusement qu’il est situé de l’autre côté du vallon sur le flanc Nord-Ouest de l’Aiguille d’Argentière. La nuit va être courte et s’il avait fallu se coltiner le concert permanant d’une centaine de moutons, je n’aurais pas beaucoup dormi ! Enfin pour ce que ça va changer … Il est 21h et l’obscurité est maintenant bien installée. Je me glisse dans ma tente et essaye de dormir un peu car à 2h30 je devrai lever le camp ! Le soleil parti, les températures chutent brutalement et tombent quasiment à 0°C. L’humidité du vallon va accentuer la sensation de froid. Je me camoufle dans mon duvet mais le froid est saisissant. Cette nuit-là, je ne vais pas dormir. Finalement, à 2h30 je me lève et ouvre la toile de ma tente. Elle est rigide et couverte de givre. Le ciel est clair et limpide. Je m’habille chaudement de la tête au pied et soudain une lueur attire mon attention de l’autre côté du vallon, pas bien loin du troupeau de montons. Cela ressemble à une frontale. Je n’avais pourtant vu personne jusqu’à 21h hier … La personne en face doit être aussi surprise que moi parce que nos frontales respectives se figent lorsque nous nous regardons l’un l’autre ! 3h, Je me mets en route en essayant de suivre la trace qui mène au pied du glacier Lombard. Mais comme souvent en pleine nuit avec ma pauvre petite frontale, il est difficile de suivre une trace … Je navigue donc très vite au GPS et prends pied sur le glacier Lombard à 3000m. Je chausse mes crampons et sors mon piolet pour cette traversée du glacier dont je ne m’écarterai pas des traces déjà présentes. Même si le glacier est connu comme débonnaire et ne présente aucune rupture de pente propice aux crevasses, je reste prudent. Je me mets en marche vers 4h et progresse plus lentement. J’atteins finalement l’arête de l’Aiguille du Goléon vers 5h. Je suis déjà à 3300m. L’arête est en bon rocher mais présente quelques traces de neige et de givre dû aux basses températures de cette nuit. Je décide donc de garder mes crampons aux pieds et continue ma progression. Les premières lueurs du jour apparaissent et l’aube blanche s’installe. Je domine déjà le glacier lombard et suis en vue direct sur la majestueuse Aiguille méridionale d’Arves. Au Sud, c’est tout autant magnifique : La Meije, le Râteau, la Barre des Ecrins, le Pic Gaspard, le Pavé, les Agneaux … J’essaye de ne pas m’attarder car le soleil se lève et je sais pertinemment que la course contre la montre est engagée si je veux arriver au sommet avant que le soleil ne soit levé. Mais j’ai de plus en plus de mal à progresser. L’altitude rend ma progression plus difficile, mais aussi le manque de sommeil, le fait que je n’ai pas mangé de manière conséquente depuis 20h hier et le froid ! Le tuyau de ma poche à eau a littéralement gelé et je ne peux plus m’hydrater depuis le glacier Lombard. Je suis fatigué mais je me sens encore bien. Je m’octroie une petite pause de 5 minutes sur un gros bloc à cheval sur l’arête. Il est 6h30. C’est maintenant une question de minutes avant que le soleil ne sorte. Enfin le sommet ! J’y pose mon sac à 6h38 exactement, 6 minutes avant que le soleil ne sorte ! J’aurai finalement pu atteindre mon objectif. Le spectacle est indescriptible. Des Grandes Rousses au Queyras, en passant par la Vanoise, les Cerces et les Alpes italiennes avec le Mont Viso. Le vue en direct sur le massif des Ecrins où le soleil commence son balais de lumière sur la Barre des Ecrins, d’un orange vif jusqu’à sa lumière blanche du jour. Le vent souffle au sommet de manière importante et les températures sont basses. Je sors mon thermomètre qui indique -10°C à l’abri du vent. Je m’assois un moment et contemple ce panorama. Le jour est maintenant levé et cela fait environ 25 minutes que je suis au sommet. Je ne me sens pas très bien, la tête qui tourne. Il ne faut pas que je m’attarde. Il faut que je redescende à plus basse altitude au plus vite. J’ai besoin de me mettre à l’abri du vent, de manger et de m’hydrate. Je reprends mon sac à dos et entame ma descente sur l’arête, prudemment. Le soleil se lève de plus en plus dans le ciel et sa chaleur me fait du bien. Arrivé sur le glacier lombard, je me pose à l’abri du vent, au soleil et commence à malaxer le tube de ma poche à eau pour réactiver la circulation et pouvoir m’hydrater. J’en profite également pour manger. Je me sens beaucoup mieux et reprends ma descente. Juste sous le glacier Lombard, vers 9h je croise les premiers randonneurs, un couple parti de Valfroide. La descente dans le Vallon de Maurian est très agréable avec ce soleil matinal. Je me pose dans la prairie et m’octroie une longue pause bien méritée ! Je regagne ensuite le refuge du Goléon vers les 11h où les randonneurs commencent à arriver en masse. Un dernier regard vers les Aiguilles d’Arves et je plonge vers Valfroide pour arriver au parking vers midi. Ce panorama reste gravé en moi, encore aujourd’hui. C’est un cadre magnifique et faire cette course de nuit en assistant à un magnifique lever de soleil, c’est tout simplement magique ! Comme je le disais en préambule, l’une des plus courses que j’ai faites jusque-là ! Pic Bayle (3465m) et Pic de la Pyramide (3382m) 24/08/2014 Massif des Grandes Rousses C’est en m’attaquant au point culminant du massif que je signe mon entrée dans les Grandes Rousses. Le Pic Bayle domine la chaine montagneuse pour 1 petit mètre de plus que le Pic de l’Etendard, pourtant plus connu. L’ascension par la face Ouest permet d’éviter le large glacier des Malatres en face Est. Bien que cette ascension Ouest soit défendue par le glacier des Rousses, il est possible d’emprunter une épaule rocheuse qui nous fait déboucher à 3386m entre le Pic Bayle et le Pic de la Pyramide. Je me rends donc au départ de cette ascension en me garant au parking situé juste après l’Alpe d’Huez, avant le lac Besson. Il est 7h et bien que nous soyons au mois d’août, le froid est piquant. Cela promet une ascension polaire, surtout que je ne risque de retrouver le soleil qu’en débouchant sur l’arête à 3300m ! J’emprunte le GR qui me mène sur un terrain relativement plat, au lac Carrelet. Le sentier bifurque alors vers la paroi et il faut commencer à grimper. L’aide des mains est parfois utile. Je ne tarde pas à apercevoir le refuge de la Fare où tout le monde semble encore endormi, sauf la charmante gardienne qui s’affaire déjà aux abords du refuge. Il serait très impoli de ne pas s’arrêter quelques instants pour discuter !! J’aimerais bien rester un peu plus mais la journée ne fait que commencer et l’ascension est encore longue. De toute façon je repasserai par-là à mon retour ! Me voilà donc reparti sur le sentier qui crapahute au-dessus du refuge pour déboucher sur le plateau près du lac de la Fare. Le Pic Bayle et toute sa face Ouest glacée se tient devant moi. Il faut maintenant étudier le meilleur itinéraire car les sentiers c’est fini ! Il me faut contourner par le Nord la barre rocheuse qui me fait face et prendre pied sur le glacier des Rousses. Il est sur le départ peu pentu puis s’élève de plus en plus. J’observe attentivement le col de sortie du glacier à 3356m. Il semble présenter des « gerçures » à plusieurs endroits sur le haut. Enfin des gerçures qui ont plutôt l’air de crevasses. Mais vu du bas, c’est difficile de se rendre compte. Je préfère jouer la carte de la prudence et décide de monter par l’épaule rocheuse. Je traverse donc le bas du glacier en diagonale pour aller rejoindre le départ de l’épaule rocheuse, situé vers 3030m. Les rochers ne sont pas très stables mais l’ascension est relativement aisée. Ça y est je retrouve enfin le soleil vers 3200m ! Mes petites mains revivent ! Il n’y a pas un poil de vent, c’est très agréable. Encore un petit effort et me voilà sur la pointe 3386m située entre le pic Bayle et le Pic de la Pyramide. Un petit aller-retour au Pic de la Pyramide et me voilà partie pour l’ascension finale du Pic Bayle, enfin …. Il faut d’abord désescalader la pointe 3386m pour rejoindre le col de sortie du glacier des Rousses. Un peu acrobatique mais ça passe bien ! Me voilà au pied de l’arête Sud du Pic Bayle. C’est une paroi de 10m de haut qui me fait face, difficile à franchir … Heureusement que j’avais préparé ma sortie ! Je contourne la paroi par l’Est en prenant pied sur le glacier des Malatres pour atteindre une faiblesse rocheuse qui me permettra de rejoindre l’arête, enfin …. pas tout de suite ! A quelques mètres de la partie rocheuse, je pars en glissade sur le glacier et descend tout ce que je venais de grimper. Grrrr, Il faut recommencer ! Je me concentre un peu plus et m’applique pour atteindre l’arête. Cette fois-ci, c’est la bonne. Le parcours de l’arête n’est plus qu’une formalité. Ça y est, je suis sur le toit des Grandes Rousses ! Magnifique vue à 360° ! Les Arves, les Ecrins, la Vanoise à l’Est. Le Taillefer et Belledonne à l’Ouest. Le soleil est doux et toujours pas de vent. Oh que j’aimerais y rester ! Après une bonne heure, je me décide à redescendre. Mais cette fois-ci je m’essaye sur la face Est du Pic Bayle plutôt que sur l’arête Sud que j’ai prise à la montée. La face Est n’est pas trop pentue mais il y a certains passages où les prises sont dures à aller chercher. Mais où est passée ma souplesse d’antan ! Je regagne la pointe 3386m et commence ma descente de l’épaule rocheuse par un nouveau sport que je viens d’inventer : le surf sur plaque rocheuse ! Dès le début de ma descente je pose mes 2 pieds sur une grande plaque rocheuse, qui devait donc n’être que posée sur le flanc de la montagne. Elle se met à glisser dans la pente sous l’effet de mon poids. J’essaye de garder mon équilibre tel un véritable surfeur ! Heureusement, son gros poids et les rochers en présence freinent sa course assez rapidement. Une petite glissade sur une 10ène de mètres tout de même. Le reste de la descente se déroule sans problème et je regagne le refuge où je m’arrête comme je m’y été engagé ! Je profite de la fin de journée avant de regagner la voiture tranquillement, des images plein la tête de cette belle journée. Aiguille de la Grande Sassière (3747m) 27/09/2014 Massif des Alpes Grées Le réveil ce matin est quelque peu difficile car il faut me lever tôt, très tôt pour aller chercher le départ de cette ascension située à la frontière franco-italienne. C’est donc à 3h du matin que je m’extirpe péniblement de ma nuit un tantinet courte ! Mais l’excitation d’aller découvrir et conquérir ce sommet emblématique et cette altitude encore jamais atteinte, efface très vite les désagréments matinaux ! Le temps d’avaler quelque chose et de finaliser la préparation de mon matériel et me voilà parti pour quelques heures de voiture … Après 2h30 de route, j’arrive au lac du Chevril au pied de Tignes, où il ne faut pas manquer, dans une obscurité encore importante, la petite route qui s’élève sur la gauche pour gagner le barrage du Saut, point de départ de l’ascension du jour. J’arrive au parking vers les 6h30, et je suis surpris de trouver déjà bon nombre de voitures; des randonneurs venus la veille et qui ont passé la nuit soit dans leur voiture, soit sous la tente à proximité. Si très peu d’entre eux sont déjà partis, certains commencent à s’affairer activement. Je suis au pied de l’impressionnante face sud de la Grande Sassière et devine le parcours dans une aube naissante. 7h ! Me voilà parti pour l’ascension de plus haut sommet que j’ai pu faire jusque-là ! Je commence par monter sur la croupe herbeuse du Plan de la Casette en suivant de véritables sillons, pour ne pas dire tranchées, creusés dans le sol ! La pente est déjà raide et le réveil musculaire difficile … Le soleil fait son apparition juste à côté de la Tsanteleina et le paysage est déjà grandiose. L’aube blanche laisse place aux dégradés orangés. La Grande Casse rougit et la Grande Motte ainsi que le Mont Pourri se baignent d’une douce lumière. Ces instants sont précieux et les variations de couleurs importantes durant ces 10 minutes où le soleil se lève. J’en profite bien sûr pour mitrailler avec mon appareil photo avant que la lumière du jour n’apparaisse définitivement. Et c’est reparti pour atteindre, vers les 3000m d’altitude, le début de la longue arête Ouest de la Grande Sassière, qui longe tout d’abord la Grande Combe et fait face au Rocher de la Davie. L’arête est large et facile à parcourir. Elle débouche même vers 3100m sur un large replat, endroit stratégique pour faire un bivouac. La pente se raidit fortement ensuite et il faut un peu crapahuter dans la cheminée pour atteindre le glacier de la Sassière. Me voilà enfin à 3300m au bord de ce grand glacier de la Sassière, recouvert de son manteau neigeux immaculé mais qui cache également de nombreuses crevasses ! Je suis surpris de n’avoir aperçu personne jusque-là lors de mon ascension, surtout vu le nombre de voitures au parking du Saut. Mais en regardant au loin vers le sommet j’aperçois les premiers randonneurs qui sont dans la partie finale; l’ascension de la pyramide. Je longe donc cette étendue glacière en faisant attention où je pose les pieds car la neige commence à être présente sous mes pas. Le belvédère sur les Alpes Grées, et la Vanoise, est somptueux. L’arête longeant le glacier, étant jusque-là relativement plate, se redresse vers 3400m à l’approche de la pyramide finale. A cette rupture de pente, les premières crevasses apparaissent. Il y a même une magnifique « tirelire » dans laquelle il ne ferait pas bon tomber ! Il faut négocier quelques passages escarpés, plus étroits et enneigés, pour enfin atteindre la pyramide finale. 3500m ! C’est le début de l’ascension finale. Ça y est j’ai dépassé l’altitude la plus haute à laquelle j’étais monté jusque-là avec le Pic Bayle culminant à 3465m. Le sol est bien dégagé mais gelé par endroit. Le souffle commence à être court, les appuis glissant et la pente raide. Je croise les premiers randonneurs qui redescendent et qui me mettent en garde contre un couloir en glace juste sous le sommet. Ça serait rageant de sortir les crampons à 2m du sommet, mais bon on verra bien ! Je continue mon ascension prudemment et débouche enfin sur ce fameux couloir glacé. Rien de bien méchant ! Je le contourne par le haut en prenant appui sur une bonne neige bien stable pour enfin arriver au sommet à 3747m ! Il est 11h30 et j’ai le sommet pour moi tout seul !!! Le temps de poser mon sac à dos et les bâtons de marche au pied de l’immense cairn sommital, et je me retourne pour contempler ce magnifique panorama. C’est incroyable ! On a une vue à 360° et il n’y a pas grand-chose qui gêne si ce n’est le Mont Blanc !! On se sent vraiment haut par rapport au reste des chaines montagneuses. Le massif des Alpes Grées bien entendu au sud, le Mont Cenis, les Cerces, le Queyras, les Ecrins, la Vanoise, le Massif du Mont Blanc au Nord et l’Italie à l’Est, avec le massif du Grand Paradis et le Mont Viso au loin au Sud. Le nombre de sommets visibles est incalculable ! Je me dépêche de faire des photos avant que les randonneurs en contre bas n’arrivent. Etant en plein sur la frontière Franco-Italienne, je passe une fois en Italie, une fois en France pour faire mes photos !! Il est midi et de petits groupes finissent par arriver au sommet. Nous sommes maintenant une dizaine, de quoi partager nos impressions ! Je me pose pour pique-niquer sur un rocher surplombant l’imposante face Sud de la Grande Sassière et prends quand même le temps d’envoyer quelques textos pour confirmer mon arriver au sommet. La tête commence alors à tourner et je ne me sens pas très bien. La montée s’est passée sans encombre et sans coup de pompe, mais l’altitude doit commencer à faire son effet. Je relève la tête et scrute calmement l’horizon. Ça va mieux ! Je mange tranquillement avant de m’apprêter pour la descente. Il est 13h ! Je suis resté 1h30 au sommet, ce qui est relativement inhabituelle. Mais le panorama était tellement magnifique que j’avais du mal à m’en défaire ! Je laisse au sommet les randonneurs arrivés après moi et débute la descente de la pyramide en faisant attention à ne pas glisser sur la pente gelée. Le soleil a enfin réchauffée la pyramide et la glace a laissé place à un peu de bouillasse rocheuse … Je rejoins la base de la pyramide et entame la descente du petit ressaut avant de rejoindre l’arête plate longeant le glacier. La roche est recouverte de neige et ce qui était stable à la montée ne l’est plus vraiment à la descente. La neige a transformé sous l’effet du soleil et n’adhère plus à la roche. Mon pied d’appui se dérobe soudainement dans la descente de ce ressaut, ce qui m’entraine dans une glissade dangereuse. Je plante mon bâton de marche vigoureusement sur ma droite, ce qui me permet de stopper ma chute. Malheureusement, le bâton n’a pas apprécié et s’est plié à 90° … Impossible à remettre et il cassera dès les premiers mouvements. Il ne me reste donc plus qu’un bâton pour descendre et mes genoux vont bien le sentir !! Le reste de la descente se passe tranquillement et je rejoins le parking vers 15h avec les genoux en feu … Un dernier regard sur l’Aiguille de la Grande Sassière avant de quitter le Saut, et c’est parti pour 2 longues heures de voiture. Mais avant, un petit détour par les Arcs pour aller voir des amis avant de rentrer sur Grenoble. Une magnifique journée qui restera gravée en moi non pas par l’aspect technique de la course qui est relativement facile, mais par la vue et les paysages que j’ai pu observer. Dent du Pra (2623m) 21/04/2015 Massif de Belledonne L’hiver commence à être long et l’envie de recrapahuter sur les sommets bien présente. Bien que la neige soit encore omniprésente dans le massif de Belledonne en cette fin avril, c’est équipé de mes raquettes et de mes crampons que je pars faire l’ascension de la Dent du Pra dominant la station des 7 Laux à plus de 2600 m d’altitude. Au départ du Muret à 1343m, je remonte le GR549 que je trouve très vite enneigé, jusqu’à atteindre le début du vallon du Vénétier. Je remonte le vallon en tirant sur la droite vers les montagnes du Vénétier pour trouver le couloir qui me permettra de gagner la Dent du Pra. Pas facile avec tout ce blanc de partout ! En étudiant mon topo, je finis par trouver l’entrée de ce fameux couloir qui est …. euh … un tantinet raide avec une neige bien tôlée ! Le temps de chausser les crampons et c’est parti. La pente est particulièrement raide et c’est une fois sur les pointes avant de mes crampons, une fois sur les pointes latérales, que je trouve appuis. Un couple se présente en contre bas à l’entrée du couloir, et ils me paraissent déjà tout petits ! N’ayant que peu d’appuis, je passe pas mal d’énergie à sortir de ce couloir, mais ouf me voilà enfin sur le replat terminal. La première chose que je me dis, c’est qu’heureusement que je vais faire une boucle et éviter ainsi de repasser par là pour descendre ! La suite du parcours est d’abord relativement plate, puis remonte, au soleil enfin, vers la base de l’arête menant à la Dent du Pra. La remontée vers l’arête est courte et très raide. Mais la neige a déjà un peu transformé et les appuis cette fois sont beaucoup plus aisés ! Me voilà enfin sur l’arête avec une belle vue de l’autre côté sur le Fond de la Belle Etoile. L’arête neigeuse est très effilée, assez verticale des 2 côtés, et très esthétique ! Un vrai régal ! Il est déjà 11h passé et la neige a bien transformé. Toujours équipé de mes crampons, je ne cesse de m’enfoncer en progressant sur l’arête mais l’avancée n’est pas trop difficile et assez ludique ! Je gagne enfin le sommet qui s’offre à moi seul pour quelques instants du moins ! Le couple vu en contre bas finit par me rejoindre au sommet ainsi qu’un papa et son fils, qui auront pris soin d’éviter l’arête en montant en diagonale sur son côté occidental. Le soleil est doux et la légère brise très agréable. Je ne peux m’empêcher d’en profiter et reste au sommet jusqu’à 13h environ. Tout le monde est reparti et je me mets alors en route à mon tour. Comme on dit en montagne, c’est toujours la descente le plus dangereux, et j’allais en faire l’amer expérience. Je troque mes crampons contre mes raquettes pour descendre le Fond de la Belle Etoile bien enneigée. Le départ est assez raide. Je vais alors chercher une portion moins raide vers l’Est du vallon. Même avec les raquettes, je m’enfonce profondément … Il faut dire que le vallon a pris le soleil depuis le début de matinée. C’est alors que je suis à peine parti et que je me situe à une 30ène de mètres du sommet, que ma jambe droite s’enfonce très profondément dans la neige. Jusque-là rien de bien grave, sauf que j’ai beau tirer, ma jambe ne ressort pas et tout le monde a déjà quitté le sommet. Elle est littéralement bloquée … Elle a dû traverser le manteau neigeux souple et passer sous une couche plus dure ou la raquette s’est coincée. Cette foutue raquette me tient prisonnier ! Je suis dans une pente assez raide et décide d’en profiter en me laissant aller la tête la première dans la pente pour tirer sur la raquette avec un autre angle. Euh … mauvaise idée ! La raquette ne bouge pas et me voilà la tête en bas dans la pente. J’ai connu plus glorieux comme situation ! Il est temps de faire appel à mes abdos en béton (ah la bonne blague !) pour me redresser. J’y parviens tant bien que mal mais je ne suis toujours pas stabilisé ! Il me faut maintenant passer ma jambe gauche qui se trouve coincée sous ma jambe droite prisonnière, et avec une raquette au pied, ce n’est pas chose facile ! Mais après quelques contorsions, je parviens à me retrouver assis face à la pente. C’est déjà un soulagement ! Je ne suis toujours pas sorti d’affaire car ma jambe droite est toujours coincée ! Je creuse avec mes mains pour dégager ma jambe mais bute très vite sur une neige plus dure où il devient difficile de creuser à mains nues. Je tire sur ma jambe droite avec de forts à-coups et finis enfin par la libérer, mais sans ma raquette … La sangle de serrage de ma raquette a dû finir par se défaire à force de tirer dessus. Me voilà enfin libre et c’est un soulagement ! En continuant de creuser, je finis pas retrouver ma raquette. Après cet interlude qui aura duré tout de même une 20ène de minutes, je reprends la route. Mais cette fois, j’attache mes 2 raquettes à mon sac à dos. Vu que non seulement elles ne m’empêchent pas de m’enfoncer et qu’en plus elles peuvent me bloquer, elles resteront attachées au sac à dos ! Dès les 1ers pas, je continue à m’enfoncer jusqu’à la taille. J’adopte alors une tout autre technique pour la descente, pas très esthétique mais efficace ; la position sur les fesses voir allongé ! En répartissant le poids du corps sur une plus grande surface, je devrais éviter de m’enfoncer. Et ça marche très bien ! Cela me permet même de descendre sans réel effort et de manière très ludique jusque dans le fond du vallon, en laissant une belle trace derrière moi. Je me remets alors en marche dans une neige moins importante et ne m’enfonce que jusqu’aux mollets, une formalité donc ! Il me faut gagner la base du col de l’Aigleton avant de pouvoir rebasculer dans le vallon du Vénétier. Mais avant d’y parvenir, une autre difficulté s’offre à moi … Cette fois ce n’est plus le risque de s’enfoncer, mais de partir en glissade ! Un dernier mur à descendre, très raide avec une neige bien dure qui n’a pas beaucoup vu le soleil. Un petit couloir très raide entre de bons blocs de roche où il serait fâcheux de terminer sa chute en cas de glissade. Je m’assieds à l’entrée du couloir, attache un de mes bâtons de marche au sac à dos, et replis entièrement mon autre bâton qui me fera office de piolet (il faut dire que je n’aurais pas pensé avoir besoin de mon piolet sur cette sortie, comme quoi …). Je commence à descendre en légère glissade, dos à la pente, avec les 2 mains sur mon bâton-piolet pour maitriser ma vitesse. La navigation n’est pas idéale mais j’arrive à slalomer entre les blocs rocheux pour enfin atteindre le replat au pied du col de l’Aigleton. Je n’ai plus qu’à remonter jusqu’au col mais les jambes sont lourdes et j’ai laissé pas mal d’énergie dans toutes ces petites mésaventures. En prenant son temps, on y arrive ! Et je rejoins ainsi le vallon du Vénétier jusqu’à retrouver la civilisation au GR549 !! La redescente jusqu’à la voiture n’est plus qu’une formalité. Heureux tout de même d’en terminer avec une magnifique journée riche en émotions !! Autres Récits à venir - Actuellement en cours de rédaction…
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