Evasion Rando
Un chemin vers les sens
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A propos de l’Auteur
Damien Guyot
http://evasion.rando38.free.fr
Mis à jour le: 26/06/2016
Sommaire
Récit de mes Ascensions les plus marquantes (Page 1/2)
Présentation Présentation Randonnées Pédestres Randonnées Pédestres Liens Liens Ascensions Marquantes
De nombreuses Randonnées déjà parcourues, toujours différentes, riches en émotions et en expériences diverses ! Contemplation, humilité, simplicité, mais aussi frissons, doute, adrénaline, inquiétude, découragement ou encore fatigue importante, ont pu nourrir ces périples. Mais parmi toutes ces randonnées, il y en a certaines auxquelles je porte un attachement tout particulier, par ce qu’elles m’ont fait vivre, ce qu’elles m’ont permis de contempler ou tout simplement par les évènements insolites qui s’y sont produits. C’est le récit de ces voyages singuliers que je vous propose ici ! Le Roc Cornafion (2049m) 12/07/2013 et 13/07/2013 Massif du Vercors La journée de travail touche à sa fin et la soirée de ce vendredi 12 juillet s’annonce dégagée. Ce serait dommage de ne pas en profiter pour aller passer une nuit en montagne, surtout qu’en cet été 2013, les seuls créneaux où les nuages daignent enfin libérer les cimes du Vercors sont le soir et en matinée ! Idéal donc pour une petite nuit en refuge ! Ni une ni deux, je saisis mon sac à dos pour aller profiter du coucher de soleil au Roc du Cornafion et passer la nuit à la cabane de Roybon. Je débute mon ascension vers 18h, juste au-dessus de Prélenfrey, à la côte 1309m. Les nuages sont encore bien présents et j’espère qu’ils vont se dissiper rapidement pour ne pas gâcher le spectacle … J’emprunte la large piste du col vert qui monte en pente douce, idéal pour se chauffer les guibolles après une bonne semaine de travail ! La piste se resserre et devient sentier, pour me mener finalement à la barque du col vert, pas très accueillante, petite (place pour 1 ou 2 personnes) et dans un état assez délabré … Je croise un jeune randonneur qui semble-t-il a eu la même idée que moi ! Son intention été de dormir à la barque du col vert mais vu l’état de cette dernière, c’est finalement dans sa tente qu’il passera la nuit juste à côté de ce refuge en piètre état ! Je le laisse à son installation et continue ma route. Les nuages commencent à se dissiper et le Roc Cornafion est en vue. Je quitte le sentier qui mène au col vert pour emprunter une trace qui est quelque peu difficile à suivre au début. Privilège de randonner à ces heures où l’Homme a d’habitude déserté les hauteurs des montagnes, je tombe nez à nez avec 2 beaux mouflons imposants et puissants. En me voyant, ils dévalent le flanc de la montagne déjà bien raide, avec une aisance qui me laisse admiratif et qui nous rappelle à quel point nous sommes bien plus mal adaptés à cet environnement. C’est sur un véritable troupeau de biches que je tombe ensuite. Elles m’accompagneront, à distance bien entendu, jusqu’à l’ascension finale du Roc du Cornafion où la paroi se redresse fortement. Il faut maintenant sortir les mains des poches ! C’est peu avant 20h30 que je débouche, après une petite escalade ludique, au pic nord du Cornafion. Les nuages se sont dissipés et le soleil baigne encore le plateau du Vercors ainsi que tous les sommets de la barrière orientale, d’une douce lumière, tandis que le bassin grenoblois est déjà plongé dans l’obscurité. Ouf, je suis arrivé à temps pour regarder le soleil fondre sur l’horizon. Le problème avec les levers et les couchers de soleil, c’est que c’est toujours une course contre la montre ! Juste le temps de passer la petite brèche pour rejoindre le pic sud du Cornafion où la croix sommitale siège majestueusement. Au nord, les Rochers de l’Ours, la crête des Crocs, le Pic St Michel et le Moucherotte. Au sud, une vue imprenable sur les arêtes du Ranc des Agnelons, du Gerbier et sur la Grande Moucherolle. Le Roc Cornafion offre vraiment une très belle vue stratégique sur la partie nord de la barrière orientale du Vercors. Oh et en dessous sur le plateau, j’aperçois la cabane de Roybon où je vais passer la nuit. Le spectacle est magnifique et je m’y laisse prendre … Le soleil est en train de disparaître et il est déjà 21h15. Oups ! Il faut que je me dépêche si je veux gagner le col vert avant l’obscurité. La désescalade du Roc et la traversée jusqu’au col vert sont quelque peu malaisées de nuit … Je saisis mon sac à dos et je dévale la pente assez rapidement. J’atteins le col vert à 22h tout juste et il fait déjà nuit noir. Le temps de mettre la frontale et j’emprunte le large sentier qui descend côté plateau sauf que ce dernier rentre très vite dans la forêt et que ma frontale faiblit à vue d’œil. La progression devient vraiment très difficile; je n’y vois pas à 1 mètre … De fil en aiguille, je parviens à sortir de la forêt et débouche enfin sur mon logis pour la nuit ! Il y a une tente plantée juste devant l’entrée de la cabane. Je passe discrètement devant pour ne pas réveiller le randonneur endormi. Faut dire qu’il est déjà 23h ! En revanche la porte de la cabane est elle beaucoup moins discrète … Et je rencontre un jeune randonneur qui était déjà couché sur la paillasse du fond. Pas encore endormi, il se joint à moi pour une fin de soirée à la bougie, où nous discutons et où je peux enfin manger un bout ! Il me raconte qu’il fait la traversée du Vercors dans la semaine et qu’il compte faire étape demain vers la Grande Moucherolle. Minuit, nous regagnons tous 2 notre duvet. La nuit a été courte et je quitte la cabane sur la pointe des pieds vers 5h30 pour ne pas réveiller mon compagnon de la veille ! Mais après avoir fait connaissance avec le couche-tard du refuge, c’est avec le randonneur de la tente que je fais maintenant connaissance ! Un baroudeur, également parti sur plusieurs jours avec un sac à dos de près de 40kg !!! Si si ! Bizarrement, il avait un peu mal au dos le monsieur !! Je laisse tout ce petit monde sur le coup des 7h et commence ma douce ascension vers le pas de l’œille, en longeant les arêtes du Ranc des Agnelons et du Gerbier. Il fait un ciel bleu magnifique et le soleil commence déjà à illuminer la Grande Moucherolle et les sommets avoisinants. Enfin, seul ombre au tableau, les nuages commencent déjà à bourgeonner au col vert … J’espère que vers le pas de l’œille ça restera dégagé jusqu’à au moins 10 / 11h. Je remonte la Grande Combe où les marmottes sont déjà debout, avant de déboucher au pas de l’œille où une petite famille de chamois se balade sur la crête ! Dommage ! Les nuages sont déjà là, léchant la paroi Est du Vercors. Je déjeune au soleil sur les coups des 9h30 avec une vue sur le plateau. Il est maintenant temps de rentrer et de s’engager dans le pas de l’œille très vite pris dans le brouillard. Un chamois m’accompagne dans cette descente escarpée. Je me sens moins seul ! Le retour à la voiture est une formalité où j’y retrouve le soleil pour midi pétant. Les Arêtes du Néron (1298m) 18/05/2014 Massif de la Chartreuse Le Néron ! Sommet emblématique du massif de la Chartreuse. Un aboutissement pour les randonneurs chartrousins. C’est indéniablement la course la plus difficile du massif. Avec ses 1298m, ce sommet ne paye pas de mine, mais il y a une réelle verticalité qui règne là-haut, où le faux pas est interdit. Un petit ilot situé au sud du massif qui confère une vue imprenable sur tout le bassin grenoblois et le cœur de la Chartreuse. Ce n’est pas pour rien que les Romains l’avaient choisi comme poste d’observatoire et de défense. Je ne pouvais donc pas passer à côté d’une telle course ! Après un repérage qui m’avait mené jusqu’à la croix sud 2 mois plus tôt, c’est en ce beau dimanche ensoleillé que je suis bien décidé à faire la traversée complète de ces arêtes. Direction donc Narbonne où je retrouve 2 autres randonneurs sur le parking qui partent également faire cette traversée. Cette course est assez peu courue, du moins dans son ensemble, et je suis donc surpris de trouver du monde à son départ. C’est bien, ça me fera des compagnons de route ! Partis devant pendant que je finis de lacer mes chaussures, c’est eux qui auront le privilège de se coltiner toutes les toiles d’araignées !! Mais c’est sans compter qu’ils semblaient être un peu tête en l’air … A peine parti à mon tour, je les vois revenir à la voiture pour chercher quelque chose. C’est donc moi qui me retrouve devant à enlever les toiles d’araignées … Merci ! Le sentier monte très raide dès le début et ne faiblit pas jusqu’à la vire romaine ; un bon échauffement pour les jambes et le cœur. La vire romaine me met tout de suite dans l’ambiance. Taillée dans la roche, l’exposition au vide commence déjà à bien se faire sentir ! Un petit crapahutage entre arbres à fleur de falaise, terre meuble et bons rochers, pour arriver au camp romain, poste d’observation de cette époque lointaine. Il n’en reste d’ailleurs guère de vestige … Le soleil matinal printanier est très agréable. Je déconseillerais tout de même cette course en plein après-midi d’été où ça doit être une véritable fournaise ! Je remonte la croupe assez aisément pour atteindre un belvédère dominé par un panneau … en forme de cheval. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Le temps de s’approcher et de voir que ce panneau est en fait la représentation de Lucky Luke sur son fidèle Johnny Jumper ! Rien de plus évocateur pour représenter le belvédère sur lequel je me trouve, le belvédère de Lucky Luke. De photos en photos, mes 2 compagnons du départ me rejoignent juste avant le début des arêtes. Le début est assez impressionnant avec ses 1200m de gaz à l’Ouest et ses 700m de gaz à l’Est. Gloups … Il va falloir marcher bien droit sur cette arête pas plus large que 60cm. La suite devient un petit peu moins exposée et je gagne la brèche en Z avec sa rampe très ludique à passer. Mes compagnons sont toujours derrière, pas très loin. Ça y est la croix sud est en vue ! Un dernier contournement par l’Est et j’y suis. Euh oui … sauf que là c’est vraiment très exposé. Je me dis que passée cette petite escalade, il sera alors difficile de faire demi-tour. Je décide de faire confiance au balisage très bon jusque-là pour sécuriser la suite du parcours. Ça y est j’y suis ! « Redoutable mais débonnaire » peut-on lire sur cette croix. Tu m’étonnes ! La suite des réjouissances n’est pas décevante. Juste après la croix j’arrive au fameux passage de l’avalanche, le passage le plus exposé de cette course. S’il est délicat à passer dans ce sens, il l’est plus encore dans l’autre. Autant dire que là, je suis au point de non-retour ! Ayant bien étudié comment le passer, je me hisse à l’aide d’une faille de quelques centimètres, sur ce petit promontoire d’une 40ène de centimètres où il faut bien garder son équilibre. Ouf le plus dur est passé ! La suite devient moins exposée et je passe même à côté de quelques cavités. Un petit tour pour aller voir le départ du couloir de Godefroy indiqué par un « G » bleu. Sacrément pourri depuis le dynamitage du Néron en décembre 2011. Si la descente peut être envisagée en mode « ramasse », la montée doit être bien pénible ! Je continue mon parcours et tombe sur un cairn défait. Je pense alors être arrivé au sommet à 1298m ! Très consciencieusement je refais le cairn pour marquer le sommet. Sauf qu’en fait je n’y étais pas. Oups, désolé ! Et oui, il faut d’abord redescendre sur le ravin d’Ulrich, tristement célèbre pour la mort de ce jeune étudiant allemand; perdu il aurait voulu descendre dans ce ravin côté Ouest pour rejoindre St Egrève mais aurait fait une chute mortelle en juillet 1906. Bon on sait aujourd’hui qu’il ne faut pas descendre par-là ! Je traverse donc le ravin agrippé à la paroi comme une araignée. Il faut avoir de grandes jambes pour aller chercher les prises tout de même ! Aller c’est bientôt terminé, juste le temps de remonter sur le véritable sommet sud. La traversée s’achève enfin et je suis content d’avoir terminé cette belle course très technique. Je me pose donc un instant pour profiter du paysage en relâchant mon attention qui avait été soutenue pendant plus de 4h. Un relâchement qui aurait pu me coûter mon GPS ! Tout ça à cause d’une mouche qui s’était amusée à me tourner autour pour enfin se poser sur la main avec laquelle je tenais mon GPS. Voulant la chasser, je fais un geste de la main assez sec et le GPS s’envole également vers la paroi Est … J’ai eu le bon reflex de ne pas essayer de le rattraper, ce qui m’aurait valu un beau saut de l’ange de 700m ! Heureusement, il n’est pas tombé tout en bas, mais se situe quelques mètres en contrebas. Après une désescalade un peu osée, sous l’œil de mes 2 compagnons du jour qui guident ma progression, je parviens à le récupérer. Aller, après toutes ces émotions, il est temps de redescendre en empruntant le couloir de Clémencière. Mes 2 compagnons sont déjà partis devant et je descends confiant en suivant un très bon balisage bleu. Le retour n’est qu’une formalité me dis-je … C’est bien mal connaître le Néron qui ne vous lâche qu’une fois rentré à la voiture. Au bout d’un moment, le balisage devient plus espacé et le sentier plus encombré. Je me dis que je tire un peu trop au nord semble-t-il. Je continue encore un petit peu et le les traces de peinture bleue sont remplacées par quelques rares rubans bleus et le sentier finit complétement de disparaitre dans la végétation avant de buter sur une belle barre rocheuse. Je vérifie alors sur mon GPS et je constate que je suis bien loin du couloir de Clémencière. Je n’ai pourtant vu aucun autre chemin … Un peu fatigué et agacé, je me trace un itinéraire tout droit dans la pente en forêt pour rejoindre une piste que j’avais repéré plus bas. Un parcours très peu commode qui me vaudra de bonnes éraflures. Je rentre alors par la route jusqu’à la voiture où je suis content de pouvoir me poser. Beaucoup d’émotions et une satisfaction d’avoir effectué ma première belle course d’arêtes ! La Pointe d’Arcalod (2217m) 01/06/2014 Massif des Bauges Cousin du massif de la Chartreuse, les Bauges présentent une topologie similaire avec pas moins de 14 sommets dépassant les 2000m. Pour mon entrée dans ce massif, je m’attaque au seigneur de ces lieux, point culminant du massif, et par l’une de ses plus belles voies : La Pointe d’Arcalod par l’arête Nord ! Je me rends à St Ruph, petit hameau au sud-ouest de Seythenex. Je ne le sais pas encore mais la journée va être longue et un peu « pomatoire » ! Je me gare donc juste après le hameau de St Ruph où la route commence à devenir un peu chaotique. Erreur ! J’aurais pu continuer encore quelques kilomètres pour me garer sur un grand parking aménagé. Ce n’est pas bien grave ; cela me permet de me mettre en jambe ! J’emprunte le petit sentier forestier qui s’élève tranquillement jusqu’au premier croisement. Pour le moment tout va bien ! Je prends à droite pour aller chercher le prochain croisement qui me mènera sous le col de Curtillet. Le problème, c’est que je ne vois pas arriver ce croisement et le sentier continue à tirer au Nord-Ouest, à l’opposé du col de Curtillet, avant de déboucher sous la pointe de Vélan. Hum, il est clair que je ne suis pas la bonne direction ! Qu’à cela ne tienne, je vais couper à travers bois et flanc de montagne pour rejoindre la piste ! Et c’est parti pour un bon moment de combat avec les ronces et les arbres morts qui m’entaillent allégrement les bras et les jambes … Après une dernière remontée raide, je débouche sur une prairie. Oups, je ne suis pas vraiment où j’espérais … encore un peu trop au Nord. Je tire plein Sud sur ce bon sentier retrouvé et arrive au pied de la tête du pas de l’ours. Le sentier plonge pour remonter derrière la tête au pas de l’ours. Une fois n’est pas coutume, je coupe en passant par la tête. La pente est raide et glissante. Je rejoins enfin le sentier au pas de l’ours, puis le départ pour le col du Curtillet. Un sacré détour pour y arriver et pas mal de forces déjà laissées dans la bataille ! La remontée au col de Curtillet se fait hors sentier, je commence à avoir l’habitude aujourd’hui ! Ouf, l’arête nord d’Arcalod n’est maintenant plus bien loin et c’est maintenant que les choses sérieuses vont commencer. Mais que vois-je en contrebas ? Un autre randonneur qui semble être parti lui aussi pour le même itinéraire. Me voilà au pied de l’arête et c’est le cas de le dire ! Un bon petit mur vertical pour commencer qu’il semble difficile de gravir en frontal ou par l’Ouest où le vide est déjà bien présent. Je choisis donc le côté Est, lui aussi bien exposé et avec une roche un peu pourrie aussi, faut bien le dire ! Mais les quelques marques de peinture quasiment effacées rassurent un tantinet, enfin juste un peu parce que la progression devient de plus en plus compliquée. J’arrive enfin à rejoindre le fil de l’arête et cette fois je suis bel et bien dessus ! Mon compagnon du jour m’a rejoint et il semble avoir une bonne expérience de ce genre de terrain, une aubaine pour moi ! Le parcours se fait assez facilement jusqu’à … oh un petit rappel de 4m … sur l’arête. Bon je ne suis pas vraiment surpris car je prépare quand même mes sorties avant d’y aller ! J’avais vu qu’on pouvait le contourner par l’Est. C’est effectivement possible avec une belle recherche de prises en aveugle pour les pieds. Le ressaut passé, nous rejoignons tous 2 le fil et le gaz est maintenant très présent des 2 côtés. C’est à ce moment-là que nous croisons 2 cordées en sens inverse. Il faut faire preuve d’agilité pour se croiser sur cette arête pas très large. Finalement, nous rejoignons la croix d’Arcalod en passant par un dernier passage amusant : un passage sous roche … et toujours sur l’arête ! Nous retrouvons les quelques randonneurs montés par la voie normale, voie que nous emprunterons à la descente. Le bon détour de ce matin et la concentration soutenue sur la traversée m’ont quelque peu vidé et je suis content de pouvoir me poser et grignoter quelque chose au sommet. La descente, bien que raide et elle aussi un peu exposée, n’est qu’une formalité avec de petites glissades sur névés auxquelles nous nous adonnons avec mon compagnon du jour ! C’est juste avant le col d’Orgeval que nos routes se séparent. Je remonte en direction de la pointe de Chaurionde pour bifurquer vers le chalet de l’Aup de Seythnex où un patou m’attend de pied ferme. Je fais un large détour pour bien lui faire comprendre que je n’en ai pas après son troupeau et qu’il n’a rien à craindre de moi ! Je m’octroie une petite pause au chalet en profitant du bassin d’eau bien fraiche avant de repartir en direction de la station de Seythenex puis de rejoindre la voiture. Pas mécontent de pouvoir enfin retirer mes chaussures de marche ! Le Pic Sud du Merlet (2469m) 21/06/2014 Massif de Belledonne Aujourd’hui c’est l’été ! Et j’ai bien envie d’aller profiter de cette magnifique journée ensoleillée. Pourquoi ne pas aller découvrir cette partie nord du massif de Belledonne que je connais encore très mal, le pays d’Allevard. C’est une partie du massif très sauvage et le sommet que j’ai choisi aujourd’hui va me faire passer dans l’un des coins les plus beaux du massif : le Vallon du Veyton, un véritable écrin, ni plus ni moins ! Je débute donc mon ascension sur la piste de la chevrette, boisée et pour l’instant pareille à beaucoup d’endroits, avant d’arriver à l’Etang de Périoule, dernière empreinte de l’Homme avant un long moment. Le torrent du Crozet déferle puissamment du Petit et Grand Crozet vers l’étang. Les Pointes de la Bourbière et le Clocher du Frêne à l’Est commencent à laisser entrevoir le soleil. Je continue mon ascension en suivant le torrent du Veyton. Le Moulin Lambert et le Grand Morétan se dévoilent devant moi, encore drapés d’un léger manteau neigeux. Je retrouve le soleil en débouchant sur la première partie du Vallon du Veyton, une étendue verdoyante magnifique qui donne envie de s’allonger et de s’y attarder, un endroit rêvé pour bivouaquer. Mais la journée est encore longue … alors je repars et reprends mon ascension qui voit la végétation progressivement disparaître pour devenir plus minérale. J’arrive alors au refuge du Merlet. Il est environ 10h, les volets sont tous fermés. Il ne doit y avoir personne. Je m’apprête à rentrer pour visiter ce joli refuge fais de pierre et de bois et au moment où je pose ma main sur la poigné, la porte s’ouvre ! Le refuge était finalement habité aujourd’hui ! Un randonneur parti la veille et qui s’était octroyé une petite grasse matinée ! Je me pose à côté du refuge sur un rondin transformé pour l’occasion en siège à côté d’une magnifique fontaine taillée dans un tronc d’arbre, et ingurgite quelques barres de céréales et compotes. J’observe mon objectif du jour qui se tient juste au-dessus. Mais pour l’atteindre, il faudra d’abord monter au Col du Merlet et arpenter toute l’arête nord. Le plein d’énergie étant fait, je reprends ma route et serpente dans la deuxième partie du Vallon du Veyton. Le Col se dessine et n’est plus qu’à quelques pas. 2 bouquetins m’y attendent, majestueux et dominant tout le vallon. Arrivé au col, je découvre de l’autre côté la combe du Merlet, la Vanoise et les Arves au loin. Je peux enfin admirer le Vallon du Veyton dans toute sa splendeur, sauvage, apaisant, puissant, beau tout simplement ! Il est maintenant temps de ranger les bâtons car il va falloir se servir de ses mains pour arpenter cette arête qui semble d’une facilité déconcertante, du moins au début. La progression est donc assez facile mais plus j’avance et plus l’arête commence à se rétrécir. Il devient bientôt impossible de marcher dessus. Je progresse donc versant Est en agrippant le fil de l’arête avec mes mains et en cherchant des prises pour les pieds dans son flanc. La paroi devient de plus en plus lisse et les prises pour les pieds de plus en plus difficiles à trouver, jusqu’à me retrouver comment dire … un peu bloqué. La progression n’est plus possible et le retour en arrière délicat. Je suis agrippé à cette paroi en plein soleil en tenant sur des prises de 2 à 3 cm pour les pieds. Là je me dis que la situation est mal engagée. Je respire calmement et continue à chercher une prise qui me permettrait soit de revenir en arrière, soit de descendre, tout en étudiant du regard l’itinéraire qui me permettrait de rejoindre la terre ferme ! Cela fait maintenant environ 15 minutes que je suis agrippé et mes jambes et mes mains commencent à sérieusement fatiguer. Je finis par trouver un exutoire, pas en arrière mais toujours dans la progression de l’arête, en contrebas. De fil en aiguille, je parviens à désescalader l’arête jusqu’à une plateforme herbeuse. Gloups, un couloir enneigé à traverser maintenant, raide et en neige assez instable. Il n’est pas long avant de rejoindre la partie rocheuse. Je traverse en biais en prenant le temps de bien planter mes pieds et mes mains dans la neige pour sécuriser chacun de mes appuis. Me voilà enfin juste en dessous du Pic Sud du Merlet. La remontée jusqu’au sommet ne présente plus de difficulté, bien qu’elle soit très raide. C’est avec soulagement que je pose mon sac à côté du cairn sommital, un tantinet fatigué ! Je prends le temps de me reposer et de contempler la vue exceptionnelle sur le Pic du Frêne, la Pointe de l’Aup du Pont, les Rochers des Pâtres, le Mont Blanc, la Grande Casse …. Je redescends alors sur le col de la Colombière puis sur le lac du même nom. Un lac magnifique avec ses eaux encore partiellement gelées. Je continue ma descente, en partie sur névé, passe à côté des lacs du Morétan pour enfin rejoindre le Vallon du Veyton. La boucle est bouclée ! Beaucoup d’émotions et un spectacle grandiose. Une journée qui a tenu toutes ses promesses ! Le Pic de la Belle Etoile (2718m) 05/07/2014 et 06/07/2014 Massif de Belledonne Le plateau des 7 Laux, l’une des plus grandes fractures du massif de Belledonne, abrite pas moins de 8 lacs majeurs et autant de lacs annexes situés sur les contreforts des sommets avoisinants. Mais il est également dominé par des sommets de premier ordre avec notamment la très belle trinité des 7 Laux : Le Pic Badon – Le Rocher Blanc – La Pyramide, 3 sommets de plus de 2900m. Un endroit à ne pas manquer ! Et pourquoi ne pas aller bivouaquer pour aller assister à un lever de soleil sur ces hautes cimes de Belledonne ? En plus, un sommet comme le Pic de la Belle Etoile n’appelle-t-il pas au bivouac ?!! C’est donc chargé d’un gros sac à dos de voyage, converti pour l’occasion en sac de trek, que je quitte le parking du Pleynet. Le temps est grisâtre et le sommet que je convoite est bien pris dans les nuages. La météo annonce que ça devrait se lever dans la nuit pour une belle journée demain. On verra bien … 4 jeunes randonneurs partent du parking en même temps que moi. Ils n’ont pas l’air très débrouillards ! N’ayant pas encore quitté le bitume du parking, ils cherchent déjà le chemin pour monter au refuge des 7 Laux ! Heureusement que c’est un large et bon sentier qui va les mener jusqu’au refuge ! Je m’engage donc sur le GR qui emprunte la combe de la Pra. Je me situe tout juste sous le Pic de la Belle Etoile, mon objectif du lendemain. Hum … Il semble y avoir de bon gros, larges et raides névés en face nord juste sous le sommet, qui sera mon itinéraire de descente demain. Ça s’annonce technique ! Je rejoins un groupe au ruisseau du col du pendet, enfin ce ruisseau n’en a que le nom … Il est large assez profond et pas commode à traverser. Il va falloir se mouiller un peu les pieds ! Je débouche ensuite juste au-dessus du chalet du Gleyzin de la Ferrière. Le temps d’une courte redescente et je débute mon ascension sur le col de la vieille, porte d’entrée nord du plateau des 7 Laux. Le sac est lourd et commence à me tirer sur les épaules. Il faut dire que ce n’est pas un sac de marche. Il faudra vraiment que je m’achète un sac de trek digne de ce nom ! Je débouche enfin au col et au premier lac du plateau : le lac Noir. Je devine très vite les installations EDF omniprésentes sur le plateau. Je longe ensuite le lac Carré pour me rendre au refuge des 7 Laux. C’est le terminus pour l’ensemble des randonneurs du jour. Je les laisse donc au bon repas qui leurs est promis et continue ma route le long du grand lac Cottepens à la recherche d’un endroit pour bivouaquer. L’hélicoptère de la sécurité civile tourne au-dessus du plateau. Peut-être des randonneurs se sont-ils perdus dans le brouillard … Je finis par trouver un magnifique terrain plat entre le lac de Cottepens et le lac de Cos, idéalement situé pour le départ du lendemain. J’établis donc mon campement au pied de la combe Est de la Belle Etoile. Le jour décline peu à peu et le soleil commence même à faire son apparition. Je casse la croûte en face de cette trinité encore couverte de neige. Je me dis qu’avec le Rocher Blanc, nous serons appelés à nous revoir très prochainement ! Aller 9h, il est temps d’aller au lit si je veux être en forme demain, parce que là, il n’y aura plus de sentier et je monterai de nuit dans un terrain de roche et de neige mêlées. 4h du matin, il faut se lever ! Le temps de plier la tente et refaire le sac à dos et me voilà parti à 4h30 dans l’obscurité avec ma frontale allumée. Je prendrai mon petit déjeuner au sommet. J’essaye de suivre une vague trace qui s’élève dans la combe mais la trace se perd très vite. Je sors alors mon GPS magique, outil vraiment très très utile, et je passe en mode baroudeur ! Le GPS m’est d’une grande utilité car évaluer son chemin à vue quand votre vision ne porte justement pas bien loin, c’est un peu compliqué, surtout quand on passe à côté du lac de Belle Etoile encore gelé où on ne sait pas si on est dessus ou pas … La deuxième partie de la combe est relativement enneigée et c’est une aubaine. Le jour commençant à se lever et la neige renvoyant toute la lumière, je peux ranger ma frontale et apercevoir le col des Mottes juste à droite du Pic de la Belle Etoile. La remontée se fait assez aisément mais le sac me tire les épaules. Je ne suis plus qu’à quelques encablures du sommet mais je vais être en retard sur mon horaire … Le soleil commence à se lever et les premiers rayons éclairent déjà le sommet. Grrr, moi qui voulais arriver au sommet avant que le soleil ne se lève, c’est raté ! Ouf 7h, j’y suis. Quelques photos s’imposent et il est enfin temps de prendre un petit déjeuner bien mérité. Mais avant on va mettre le bonnet ; ça caille un peu quand même ! Je sors le réchaud et me fais un thé bien chaud. Mmmm, ça fait du bien. Le spectacle est magnifique. 8h, je range tout mon petit matériel et me prépare à descendre. Je me dirige vers le col des Mottes et constate en effet que le névé de la face nord que j’avais repéré au départ hier, est bel et bien raide. Un beau toboggan comme on dit ! A cette heure-là, il n’a pas encore pris le soleil et il est donc bien dur. Je repère une épaule rocheuse sur la gauche. Le tout est de traverser dans la pente pour la rejoindre. Si mon corps n’était pas encore entièrement réveillé, toute mon attention est maintenant au maximum. Je taille des marches dans la pente et progresse très lentement, le tout étant de bien garder son équilibre avec ce sac avoisinant les 20kg sur le dos qui ne cesse de me déséquilibrer … La décision est prise, en rentrant je me débarrasse de ce foutu sac à dos qui est lourd, pas bien portant et surtout mal adapté ! Je parviens finalement à rejoindre l’épaule rocheuse sans encombre et continue ma descente avant de rejoindre un autre très grand névé mais peu pentu. Pour aller plus vite, je sors un sac poubelle que j’avais pris au cas où en guise de luge. Mauvaise idée ! Le névé est ondulé par des vaguelettes de neige qui sont dures comme du béton. 200m plus bas, mon postérieur est quelque peu endolori ! Mais c’était bien fun ! Je retrouve une bonne trace, au niveau du Rocher de l’évêque qui serpente dans la végétation jusqu’à rejoindre la piste de départ dans la combe de la Pra. Le retour n’est plus qu’une formalité sous un soleil radieux et chaleureux. Le Rocher Blanc (2928m) 05/08/2014 Massif de Belledonne C’est une longue et éprouvante randonnée qui m’attend aujourd’hui. 1950m de dénivelé positif, dont la majeure partie hors sentier. Je sais donc à quoi m’attendre pour aller conquérir le 2ème plus haut sommet de Belledonne après l’incontournable Grand Pic ! Je l’avais repéré lors de mon bivouac au Pic de la Belle Etoile avec une vue directe sur le très raide glacier de l’amiante. Me voilà donc parti en ce début du mois d’août à remonter la longue combe Madame au départ de Fond de France, marquant le bout de la vallée du Haut Bréda. Les nuages occupent une bonne partie du ciel mais le Rocher Blanc semble dégagé. Arrivé au refuge de la combe Madame, les lieux semblent déserts. Personne au refuge, l’enclos est vide … Seul un magnifique âne gris est là pour m’accueillir en venant à ma rencontre. Après avoir échangé quelques moments avec mon jeune ami, je me remets en route et aperçois bientôt le troupeau de moutons qui avait déserté l’enclos du refuge ! Arrivé sur le haut de la combe, je rencontre la bergère du troupeau chargée de garder les bêtes sur le haut de la combe, tandis que son acolyte berger, lui veille à ce que les moutons ne basculent pas dans un autre versant. Nous échangeons quelques instants et elle me dit avoir croisé pas plus tard qu’hier des randonneurs qui descendaient du Rocher Blanc et qui avaient aperçu plusieurs loups sur le glacier, ces mêmes loups sans doute qui s’en étaient pris à leur troupeau quelques jours auparavant. Elle mon confie être sur ses gardes en ce jour où le brouillard n’est pas bien loin et où les loups profitent de ce manque de visibilité des bergers pour attaquer le troupeau. Peu rassuré par cette nouvelle, je reprends quand même la route en direction du Col de la Croix. Je quitte le sentier menant au col très rapidement pour virer plein sud dans la combe menant au Rocher Blanc. L’ascension est maintenant complétement hors sentier et il faut se frayer le meilleur passage pour aller chercher le glacier du Rocher Blanc, ou plutôt ce qu’il en reste … Le haut de la combe Madame, qui est maintenant en contrebas derrière moi, est complétement pris dans les nuages, qui remontent irrémédiablement vers moi. Le sommet est encore dégagé mais les nuages fondent sur moi. Il ne va pas falloir trainer ! Arrivé sur le glacier, je chausse mes crampons et empoigne mon piolet. C’est parti pour l’ascension finale. Je découvre en effet un nombre important de traces de loups dans la neige. Ils devaient être un certain nombre … Même si je ne risque pas grand-chose, je garde quand même un œil sur les versants du glacier et les hauteurs avoisinantes. Enfin, le sommet ! Pas mécontent de pouvoir me poser un petit peu ! Mais d’abord les photos tant que c’est dégagé ! Une vue imprenable sur l’imposante Pyramide de la trinité des 7 Laux. Elle semble délicate et technique à gravir ; peut-être un jour … Je peux enfin m’octroyer la récompense d’un bon pique-nique ! Enfin … pas tout à fait. Les nuages montant de la combe Madame sont presque sur moi et je voudrais éviter de me faire prendre dans le brouillard à cet endroit très isolé, sans compter sur la descente délicate qui m’attend par le glacier de l’amiante. Ni une ni deux, je range mes affaires et me poste sur la partie sud du Rocher Blanc afin de repérer du regard mon itinéraire de descente, tant que la vue est dégagée. Les nuages sont quasiment sur moi. Je ne perds pas un instant et descend par l’arête sud du Rocher Blanc en direction du col de l’amiante. Arrivé au col, plusieurs couloirs permettent de descendre sur le glacier qui est effectivement très raide. Bien que j’ai mes crampons et mon piolet sur moi, je prends la décision d’emprunter un couloir qui me fera descendre le plus bas possible pour rejoindre le glacier là où la pente se fait mon raide. La désescalade se passe relativement bien et je rejoins le glacier sans encombre. J’ai évité le brouillard et je peux continuer tranquillement ma descente jusqu’à reprendre pied sur du bon rocher. Le brouillard s’est reformé devant moi et me masque l’accès au large plateau des 7 Laux. Ça n’est pas bien grave ! Avec le GPS j’arrive à trouver mon chemin assez facilement. Il faut juste faire attention à éviter la barre rocheuse qui domine le lac Blanc. Et là, je tombe sur les débris d’un avion de tourisme qui a dû se cracher il y a longtemps. L’épave a été reconvertie en panneau signalétique pour les randonneurs. Original ! Mais c’est alors que la journée prend une tout autre tournure … J’entends un sifflet. Je crois au début à des marmottes mais ça n’y ressemble pas. Ce sifflet ressemble plus à un sifflet mécanique comme celui que l’on a sur les sacs de randonnée. Je m’arrête et écoute pour essayer de savoir d’où viennent ces sifflets mais avec le brouillard dans lequel je me trouve maintenant et les parois toutes proches, les sons se réverbèrent et il est difficile de localiser la provenance de ces sifflets. J’appelle mais personne ne répond ; les sifflets se sont arrêtés. Je remonte une combe voisine où il me semble avoir localisé ces sifflets mais je ne vois rien bien que le brouillard se soit dissipé à cet endroit. Le doute est grand et je prends la décision d’appeler les secours pour leur signaler une possible personne en détresse. Mais évidemment, comme souvent en montagne on ne capte pas … Je me dirige alors à grandes enjambés, tout en prenant soin de ne pas provoquer le sur accident, vers le refuge des 7 Laux situé en contrebas sur le plateau. De là, avec le gardien, nous appelons les secours. Je ne peux pas faire plus et me pose à une table du refuge pour enfin manger. Il est 16h et cela fait 9h que je suis parti. L’hélicoptère ne tarde pas à arriver et survol les combes proches du glacier de l’amiante, mais sans résultat semble t-il. Je m’apprête à repartir mais je vois l’hélicoptère se diriger vers le refuge. Je m’arrête. L’hélicoptère se pose juste à côté du refuge et le secouriste et mécanicien discutent avec le gardien qui me désigne du doigt. Le mécanicien me fait signe de venir et je m’exécute. Avec le brouillard, ils ont vraiment du mal à localiser l’endroit. Ils me mettent un casque radio sur la tête pour pouvoir communiquer et me demande plus de précisions. Ils me font finalement monter et nous repartons pour un dernier survol, mais le brouillard ne rend pas les choses faciles. N’étant pas certain qu’il y ait effectivement quelqu’un en détresse, la décision est prise d’abandonner les recherches et ils me ramènent au refuge. Je reprends ma descente plein d’interrogations et de doutes. N’y avait-il effectivement personne ? Ce qui serait le plus soulageant. Ou sommes-nous en train d’abandonner quelqu’un qui a vraiment besoin d’aide ? Même si j’ai rempli mon devoir d’alerte et que le reste appartient aux secouristes, je ne peux m’empêcher d’être inquiet. Je rentre jusqu’à la voiture, la tête un peu ailleurs. Mais c’est le lendemain que je vais apprendre la bonne nouvelle. C’est en arrivant au travail, que mon collègue me demande si c’est bien vers le glacier de l’amiante que j’étais parti hier. Un peu étonné qu’il connaisse ce passage précis par lequel j’étais passé, je lui réponds que oui. Il me dit finalement que les informations avaient annoncé ce matin qu’une dame avait été retrouvée sur le glacier de l’amiante en fin d’après-midi. Soulagé, je rappelle le PGHM qui me confirme la nouvelle. Après m’avoir déposé, l’hélicoptère était reparti et était passé devant le glacier de l’amiante. A ce moment précis, le brouillard s’était dissipé et l’hélicoptère a fait un dernier survol. C’est là qu’ils ont repéré cette dame qui s’était engagée toute seule sur le glacier de l’amiante sans crampon et sans piolet. Elle avait fait une chute, s’était cassé le bras et avait glissé jusqu’en dans la rimaye du glacier à environ 2800m. Un énorme coup de chance donc que le brouillard se soit dissipé à ce moment-là et que l’hélicoptère ait pu lui porter secours. Une histoire dont je me souviendrai et qui heureusement se termine bien !
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